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Tribulations du Maroc
30 avril 2006

Rêver le Maroc

En 2030, le Maroc est vert, vert de forêt, avec oiseaux, flore et fauve des feuilles d’automne, qui couvrent aires de jeux, fontaines, sculptures et des surprises offerts par un espace travaillé et vécu par des habitants épanouis et assumés, au beau milieu de métropoles imposantes s’accommodant des petites colères de la nature.

Pour avoir ce vert naïf et vif, il faut être ce peintre dont les vingt doigts sont des univers de savoir-faires : une ondée de sculpture, un brin de logistique, tacheté d’électronique, un torrent de génie, et des montagnes de respect à la nature, de liberté. Mélangez. Jouez.

maroc_nt1La vie, en 2030, donne le tourbillon de la communauté, l’envie de l’imaginer, l’installer,l’embellir, d’avoir envie de la jouer et ne plus se cacher, car l’esprit du peintre s’épanouit. La terre est verte comme un hasard (merci Eluard).

En 2030, le feuillage épanouira les villes, et rafraîchira en été, petites têtes et têtes cramées.

Dans ces labyrinthes verdoyants, les lumières brillent le soir, et les orangers lâchent le cœur de ses bourgeons au travers de ces monuments qui font la ville, conçus au début du siècle, début de la Révolution intellectuelle. L’encens n’est pas loin. Qu’elle est sereine, ma ville pourtant si grande. Des fois, je descends à pied faire un tour du côté de Bab Boujloud et m’installer au café des artistes, écouter les proses et les idées fuser d’une taverne de lin. J’aime bien me balader, au coucher du soleil, dans ma ville. Cela, grâce aux élus locaux à travers les générations. Tiens cette année, je voterais Fttoma More, je l’aime bien elle a son utopie et elle est sacrée politicienne de l’année surtout !

En trente ans, tous ont bataillé pour garder, restaurer, l’empreinte séculaire de cet endroit : ses remparts, ses collines, ses oliviers, ses amandiers, et ses sentiers mais sans ses ânes. Je ne peux que le dévaler ce chemin qui plus est sans rencontrer de gredins.

Quelle allure aussi ses si vieux ryads. Les fantômes d’un lointain mode de vie y vivent pour l’éternité. Derrière le moucharabié d’une minuscule fenêtre fusaient destins de femmes, de maris, tantes et oncles, brus et enfants et arrières petits enfants, un concentré d’amour et de haine, de rires et de cris, de tabous et de maîtresses, mais le tout, dans la sacralité de la famille, dans la peur du père, et le respect sacré des grands-parents. mamaC’était il y a longtemps ou alors seulement dans le fantasme de l’occident. Je ne m’en souviens plus.

Aujourd’hui, ce premier lundi de l’année 2030, il fait froid, dehors. Mais qu’importe, les jeunes sont de sortie : Nino simone, petit fils de Nina, le King du bluezzy fait sa tournée au Maroc : Rabat, Aït Melloul, Fès, Nador (Les Rocains l’appellent Las Vegas : c’est une ville née du désert humain, il y a beaucoup de soustraiteurs qui font tout faire par des machines, à sous, à construire, à bétonner, à créer un parc artificiel et des stations de vacances, c’est vrai que l’air est si bon !).

Nino avait rencontré lighthe’Rock, qui est la compagnie artistique menée par les frères Dirika. Ils sillonnent le monde pour trouver les génies où qu’ils soient. Nino ne pouvait tenir le talent que de sa grand-mère, la défunte Nina simone qu’on croyait partie malheureuse mais qui continue de semer le génie dans sa descendance.

Depuis son succès planétaire, Nino revient chaque année au Maroc, son pays qu’il dit. Ephémère effigie qu’elle avait dit Nina (F.M.R.F.I.J avait écrit Prévert), alors que sa voix continue de porter les mélancolies à travers les décennies.

Ce lundi, je reprendrais mon dossier à midi, il faut que je cuisine le déjeûner. D’abord une réunion briefing avec l’équipe : aujourd’hui, c’est Dan qui a la clé des responsabilités. Donc j’execute.

« Alors il fait chaud à Israêl ? Oh Oui, répond Dan,

-Pas aussi chaud qu’en Palestine commente Omar en ricanant…

horizon

-Bah au pire, on aura droit à six mois du programme des Peuples unis, la plus puissante instance internationale, dont le vote aux autres institutions internationales est capital, de récupération intensive d’oxygène (flambée de l’or bleue, économies nationales d’eau, une semaine par mois de byciclette dans les centres villes, nuages articificiels…etc), fais-je nonchalemment.

Je choque. Les écrans qui nous relient grésillent : « quelle inconscience ! », tonnent Dan et Omar.

Oui c’est vrai qu’il ne faut plus trop s’amuser avec ces choses-là. La nature est si souffrante, elle entame à peine sa convalescence, les arbres sont sacrés, surtout en ces périodes de fêtes.

Gingle Bells !

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